vendredi 1 juin 2018

Moha La Squale - Bendero





En moins d'un an Moha La Squale est devenu la coqueluche des médias mais aussi un espoir solide du rap français, grâce à une série de freestyles postés tous les dimanches afin de se faire connaitre et s'incruster dans le rap game. Ce qui a logiquement permis au rappeur de l'est parisien de signé chez Elektra, c'est donc en toute légitimité que le rappeur était attendu au tournant. Il a passé son baptême du feu avec son 1er opus Bendero sorti le 25 mai dernier. 


Un 1er album, 24 titres, 70 minutes, 5 parties, voilà pour les chiffres de Bendero. Quand on se concentre sur la musique on y retrouve le Moha des freestyles qui ont tant plu, authentique, sincère toujours égal à lui-même avec ce flow et sa gouaille qui le caractérise tant. Dans Bendero, il se raconte encore et toujours à travers son alter-ego (qui à donner le titre de l'album) mais aussi à la 1ère personne. Fleury, la rue, les galères, l'amour, la fraternité sont autant de thèmes qui sont présents dans l'opus au risque de tourner en rond. C'est là où le bas blesse, sur 24 titres comment ne pas tomber dans la répétition ? Question pertinente à laquelle Bendero n'a pas su répondre. Malgré le fait que certains titres comme 5 juillet 1962 (traitant de la guerre d'Algérie), Luna, Pankani, Snow (sur son ex codétenu) et J'me Rappelle Papa (sur l'absence de son père) sortent du lot. Moha n'a pas su juguler cette boulimie de titres. Quant aux adlibs qui se matérialisent sous forme de cris, c'est très usants, La Squale a abusé de cet effet, ce qui peut fatiguer l'auditeur surtout quand il y a 24 titres. Comme on dit "less is more"


En terme de prods, La Squale a su s'entourer de beatmakers solides. Entre BBP (producteur multi-récompensé), Biggie Jo (lui aussi multi-récompensé), LeMarquis ou encore Reek Starcks, c'est une architecture stable,équilibrée et fluide qu'ils ont donné à cet album. Ils ont su saisir l'univers de La Squale, le digérer et l'upgrader. Ce qui donne un rendu musical propre, sans bavures et sans fausses notes.

Après cette immersion dans Bendero, on sait que Moha La Squale est toujours là et qu'il n'a pas perdu son authenticité et sa sensibilité. C'est peut-être pour ce souci qu'on pourrait avoir l'impression que parfois Moha surjoue La Squale. Cependant on doit reconnaître que c'est un album vigoureux, fait avec le cœur. Néanmoins cette accumulation de petites erreurs peut devenir handicapante pour les oreilles de l'auditeur. Mais c'est un 1er album qui est tout de même solide bien que trop long. Aller va écouter ça ma gueule !

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Mekolo Biligui

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