dimanche 3 juin 2018

Caballero & JeanJass - Double Hélice 3




1er juin dernier, Caballero & JeanJass ont lâché leur objet musical identifié, DH3 a décollé. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'une fois de plus, avec ce projet le duo belge réaffirme son identité. Une fois de plus, ils veulent nous plonger dans leur univers. Univers que vous connaissez bien, si vous suivez le duo depuis le début. Comme à leur habitude, 2nd degré, la bouffe (ref distillés dans différents morceaux), la weed, les femmes (sur A2 plus particulièrement), l'égo-trip (sur Clonez-moi), les critiques politiques (T'es ministres et tu payes pas tes impôts ! Ça c'est dégueulasse !), sont toujours au rendez-vous et ça c'est du propre ! Les 2 rappeurs savent se montrer créatifs quand il s'agit de traiter tous ces sujets. Même si ils ont la plus grande maîtrise de leur univers et que cela ne peut que plaire à leurs auditeurs les plus assidus. On peut tout de même regretter un manque de prise de risque, c'est-à-dire que Caba & JJ ne sortent pas de la zone de confort dans laquelle ils sont bien installés. En même temps le plat du pied sécurité n'est-il pas la meilleure façon de s'assurer une passe décisive bien propre ? 


Bien évidemment Caballero & JeanJass ne veulent pas nous envoyer en orbite seul, tout ceci est un travail d'équipe. Bien accompagnés par Elvis Roméo (Incroyaux), Sofiane (ALZ), Krisy (Toujours Les Mêmes) et Hamza (Bae) pour aérer l'album. Les feats sont donc très équilibrés, le duo sait s'adapter à la spécificité de chaque artiste pour les laisser exister. Ce qui permet de mettre à profit le talent de chaque invité de la meilleure des manières possible. Comme à leur habitude au même titre que les feats le duo s'entoure pour la construction musicale, de beatmakers sûrs, au travail reconnu. Beatmakers qui, une fois de plus, font preuve de leur talent en produisant des instrus à la juste mesure du duo. Les prods sont calculées, calibrées pour le 2 belges. Ils ont même le luxe d'avoir un morceau (Dégueulasse) co-produit par Stromae accompagné de BBL, ce qui ne fait pas d'ombre au travail des autres beatmakers comme Ponko ou encore le français Eazy Dew. Sur A2 JJ s'offre même un co-prod ce qui n'est pas déplaisant du tout.


Pour ce 3ème volume de le série Double Hélice, le duo assoit ses skills et son talent. Cependant on peut déplorer ce petit manque de prise de risque car le duo est talentueux et drôles (mention spéciale aux insertions du Roi Heenok sur Forcing). On peut les féliciter de ne pas avoir céder aux sirènes du stream, en ayant sorti ce 13 titres et pas plus. Ce que l'on peut maintenant attendre du duo, c'est peut-être de refermer le trilogie Double Hélice et passer à une autre étape encore plus forte parce qu'il est certain que Caba & JJ en ont encore dans le cône. 





Mekolo Biligui

vendredi 1 juin 2018

Moha La Squale - Bendero





En moins d'un an Moha La Squale est devenu la coqueluche des médias mais aussi un espoir solide du rap français, grâce à une série de freestyles postés tous les dimanches afin de se faire connaitre et s'incruster dans le rap game. Ce qui a logiquement permis au rappeur de l'est parisien de signé chez Elektra, c'est donc en toute légitimité que le rappeur était attendu au tournant. Il a passé son baptême du feu avec son 1er opus Bendero sorti le 25 mai dernier. 


Un 1er album, 24 titres, 70 minutes, 5 parties, voilà pour les chiffres de Bendero. Quand on se concentre sur la musique on y retrouve le Moha des freestyles qui ont tant plu, authentique, sincère toujours égal à lui-même avec ce flow et sa gouaille qui le caractérise tant. Dans Bendero, il se raconte encore et toujours à travers son alter-ego (qui à donner le titre de l'album) mais aussi à la 1ère personne. Fleury, la rue, les galères, l'amour, la fraternité sont autant de thèmes qui sont présents dans l'opus au risque de tourner en rond. C'est là où le bas blesse, sur 24 titres comment ne pas tomber dans la répétition ? Question pertinente à laquelle Bendero n'a pas su répondre. Malgré le fait que certains titres comme 5 juillet 1962 (traitant de la guerre d'Algérie), Luna, Pankani, Snow (sur son ex codétenu) et J'me Rappelle Papa (sur l'absence de son père) sortent du lot. Moha n'a pas su juguler cette boulimie de titres. Quant aux adlibs qui se matérialisent sous forme de cris, c'est très usants, La Squale a abusé de cet effet, ce qui peut fatiguer l'auditeur surtout quand il y a 24 titres. Comme on dit "less is more"


En terme de prods, La Squale a su s'entourer de beatmakers solides. Entre BBP (producteur multi-récompensé), Biggie Jo (lui aussi multi-récompensé), LeMarquis ou encore Reek Starcks, c'est une architecture stable,équilibrée et fluide qu'ils ont donné à cet album. Ils ont su saisir l'univers de La Squale, le digérer et l'upgrader. Ce qui donne un rendu musical propre, sans bavures et sans fausses notes.

Après cette immersion dans Bendero, on sait que Moha La Squale est toujours là et qu'il n'a pas perdu son authenticité et sa sensibilité. C'est peut-être pour ce souci qu'on pourrait avoir l'impression que parfois Moha surjoue La Squale. Cependant on doit reconnaître que c'est un album vigoureux, fait avec le cœur. Néanmoins cette accumulation de petites erreurs peut devenir handicapante pour les oreilles de l'auditeur. Mais c'est un 1er album qui est tout de même solide bien que trop long. Aller va écouter ça ma gueule !

Lien d'écoute




Mekolo Biligui

samedi 21 mars 2015

Mon retour au canal 93 [Live Report]

BANDEAU

Le 13/03/15, Canal 93 accueillait une des très belles soirée du Festival Terre(s) Hip Hop avec comme à chaque fois un mélange de styles, de genres avec un line up de folie. Etaient en effet présent à Bobigny ce soir là : Georgio, L’Hexaler, S.Pri Noir, D-BangerZ et le duo Liqid & Tcheep.
J'était présente et outre bouger la tête, suivre et écouter le show, je propose de revenir en détail sur cette soirée au travers de ce live report.
 
Arrivée un peu avant 20h, je suis mise de suite dans le bain. En effet Liqid & Tcheep sont déjà sur scène et se donnent sans restriction. Leur monde c’est un subtil mélange entre Hip-Hop /Electro et 2nd degré sur lequel s’appuie la fluidité et la force du flow de Liqid qui porte très bien le t-shirt à l’effigie de Bender personnage de Futurama mais pas seulement c’est aussi les instrus de Tcheep qui plantent le décor.

TCHEEP 

Les deux savent mettre le public dans leur poche grâce à l’alchimie entre eux et surtout grâce au fait qu’ils ont une palette musicale très large, où on peut passer d’un beat aux sonorités arabisantes, a un son west coast, ou encore à de la trap subtile, ce qui est une des promos les plus parfaites pour leur album Imbéciles Heureux. Ils racontent Nos putains de vie avec un rap raffiné comme une tartelette au citron mais pas seulement c’est aussi un rap sportif étant donné que Liqid termine le set avec une série de pompes.


Nous reprenons dans une toute autre ambiance avec un autre genre d’artiste. C’est un soldat parisien qui investi la scène dans une ambiance plus sombre que précédemment, c’est le bien nommé S-Pri Noir.

SPRI 

Lui aussi a misé sur la diversité des instrus (ce soir les rappeurs en donnent pour tout les gouts), il rappe aussi bien sur des instrus l’électro ou sur de la trap, il se paye même le luxe de rapper sur le fameux et non moins célèbre Big Pimpin’ de Jay-Z feat UGK ou reprend le beat du Oh yeah de Foxy Brown. S-Pri Noir c’est aussi du rap engagé où j’ai parfois eu l’impression que le thème de l’argent était prédominant. Cependant S-Pri Noir c’est un rap réaliste qui est ancré dans des sonorités modernes qui puisent dans différents styles musicaux.


Puis arrive sur scène L’Hexaler avec l’Esprit Seraing (ville dont il est originaire) accompagné de son backer Fakir. Sur des instrus aux accents de mélancolies signées Mani Deiz pour la plupart L’Hexaler distille son rap qui fait état de réalités pas toujours roses. Néanmoins pour reprendre ses mots le rap de  
L’Hexaler c’est « le stylo dans la main, le mic au fond du larynx, le Hip-Hop dans la cœur ».

HEXALER 

Il en profite pour nous annoncer son prochain projet A l’heure qu’il est. Histoire de partir sur une bonne note pour rendre ce set inoubliable c’est l’heure qu’il nous raconte ses Nuits Blanches avec Paco et sa voix douce et rocailleuse. Là, on croyait que c’était fini mais c’était mal connaitre la passion de L’Hexaler pour la scène et le public une der de ders qui est cette fois-ci a capella. Il est vrai qu’après cette prestation il peut repartir serein.


Juste le temps de reprendre ma respiration et c’est reparti pour un tour et cette fois c’est en compagnie de D-BangerZ, un groupe énergique de 4 MCs. Ils arrivent avec un son différent qui me rappelle parfois Mr Oizo et surtout son célèbre Flat Beat.

DBANGERZ1 

J’ai parfois eu l’impression de me retrouver dans une soirée berlinoise, il est vrai que c’est un son plus adapté aux clubs. Cependant il est toujours bien de donner un son différent au rap, ces 4 MCs prouvent bien que le rap peut s’adapter à tout et là où la performance est grande c’est surtout qu’ils savent adapter leur flow à ces instrus hyper rapides. C’est un rap fait pour faire sauter le public et ils ont réussi.


Cette soirée était placée sous le signe de la fusion, de l’ouverture, les différents artistes hormis L’Hexaler qui reste dans un style plus classique (ce qui fait du bien aussi), prouvent que le rap est ouvert et qu’il s’adapte à tous les styles musicaux. Mais ce que j’aurai noté c’est que rap et électro font bon ménage n’en déplaise à certains c’est une réalité. Les artistes ont prouvé que le rap c’est l’ouverture, une ouverture qui se situe toujours entre humour et réalisme.

GEORGIO 
Je remercie Dany de HipHop4ever de m'avoir donné l'opportunité de pouvoir vous rapportez ce concert et surtout de m'avoir fait confiance.  PEACE !!

Ma rencontre avec Fa-Dany



 


Je suis partie à la rencontre de Fa-Dany un jeune rappeur de 22 ans originaire de notre bonne ville de Paris plus précisément du 13ème arrondissement. Il puise ses influences dans le rap new-yorkais des années 90. Rencontrons Fa-Dany au cours d’une interview au cours de laquelle on parlera musique mais pas seulement…

HipHopSquat : Raconte-nous ta 1ère rencontre avec le rap…
Fa-Dany : J’avais 12/13 ans à l’époque du collège plus précisément j’étais en 5ème. J’avais un ami à moi qui dansait donc on s’est mis à danser ensemble, on s’ambiançait. Ensuite on a décidé de tester le rap car ça faisait parti de la culture Hip-Hop. Au début, je rappais en Anglais, ça personne ne le sait, rapper en cainri c’était plus pour blaguer, puis on à développer ça, après c’est devenu passionnel et on n’a pas pu s’arrêter.

HHS : Plus concrètement c’est ça qui t’as donné envie de faire du rap ?
FD : Oui et non car j’ai bouffé pas mal de skeuds, j’avais déjà ce truc Hip-Hop, j’ai débuté par la danse puis j’ai bifurqué vers le rap. Le fait d’écouter pas mal de disques cainris et de rap français et de voir des mecs jouer avec les mots, je me suis dit c’est un truc de malades pourquoi pas essayer en fait. Ensuite ça a pris la place que ça a pris… On va dire ça comme ça.

HHS : Du coup ton 1er EP s’appelle des Idées noires en survet tu peux nous en parler…
FD : En fait ce n’est pas mon 1er EP… Sur celui-là on peut dire que le titre est assez évocateur, c’est un peu ma couleur musicale c’est très très sombre, assez noir en fait. Ces idées noires me représentent, cet EP c’est aussi sur mon quotidien, sur mon entourage, sur notre manière de vivre, sur notre environnement. En fait c’est une sorte de défouloir. Les idées sont noires le titre parle de lui-même finalement.

HHS : Ce projet a une couleur plus trap. Pourquoi ?
FD : En fait, je voulais essayer étant donné que je suis quelqu’un qui teste pas mal de trucs. Ce qu’il faut savoir c’est qu’à la base je ne suis pas du tout dans ce délire. A l’époque je prenais des faces B, tous mes projets étaient sur des faces B, des trucs assez boom bap, des instrus de Nas, des instrus de Jay-Z. Puis on va dire qu’on m’a mis au défi, mon entourage me disait qu’étant donné que je rappais pourquoi ne pas faire ça, j’ai voulu tester, j’ai voulu montrer que je sais le faire. Ce n’est pas mon thème de prédilection c’est-à-dire que ce n’est pas un truc que je vais faire tout le temps et peut-être même que je ne le referai pas mais je voulais vraiment montrer que je pouvais le faire, que c’est une discipline comme une autre. Moi, ça ne me dérange pas de le faire, je peux le faire si je veux tout simplement.

HHS : Avant de commencer à rapper tu laisses beaucoup de place aux instrus. Pourquoi ?
FD : Parce que moi, je respecte de ouf la prod. C’est mon avis personnel, pour moi la personne qui fait les prods a un taf plus difficile que la personne qui rappe pas que je me descende mais depuis que j’ai commencé à rapper j’ai un grand respect pour les personnes qui font les prods, pour leur travail leur acharnement et j’ai vraiment envie que les gens se rendent compte de ça et ça me fait plaisir quand les gens s’en rendent compte car c’est mon intention. J’ai envie de véhiculer le message que toi tu rappes mais le mec qui a fait l’instru si il n’est pas là ben toi tu n’es pas là non plus c’est aussi simple que ça.

HHS : Amen (rires).

HHS : D’ici la fin de l’année tu vas sortir un l’album Vu d’Ici dont le son « Dialecte de Cactus » est déjà sorti. D’après toi il y a une évolution en ces deux projets ?
FD : Ben… Là carrément on va dire que c’est un aboutissement en fait. C’est-à-dire que Vu d’Ici n’a rien avoir avec tous mes projets précédents, c’est vraiment un truc taffé, abouti de A à Z. Avec une équipe entière on s’est mis dessus vraiment. Alors que les anciens projets c’était moi dans ma chambre j’écoutais des instrus, je mettais des sons. En fait il n’y avait pas de ligne directrice on peut dire ça comme ça. Vu d’Ici c’est vraiment dirigé, on m’a fait les prods, il y a de la communication dessus, il y a une direction et j’avais vraiment envie que ce projet se démarque des autres et que l’on voit qu’il y a du travail que c’est un projet aiguisé.

HHS : Les prods changent entre des Idées noires en survet et Vu d’ici alors que c’est-il passé ?
FD : Ca c’est ma couleur en fait, ma couleur totale. C’est Bêo17 de Musique de Chambre, de mon équipe, qui m’a fait toutes les prods sauf une qui est faite par un pote à moi qui est espagnol. Toutes les couleurs de prods que l’on entend sur le projet c’est vraiment moi. Dans ce projet c’est ce que j’aime faire et ce qui m’épanouit le plus. Donc il est normal que ça ait changé.

HHS : Du coup quand sort Vu d’Ici ?
FD : (Rires), c’est prévu du moins on fera tout pour que ça sorte pour la fin d’année, au environ de septembre. On se donne les moyens, on bosse pour que ça se fasse donc espérons que ça va se passer comme ça.

HHS : C’est tout ce qu’on te souhaite

HHS : Tu as sorti le clip Paname. Pourquoi rapper a capella ? Parce qu’en fait c’est assez troublant pour les auditeurs qu’il n’y ait pas d’instru sur le morceau. Tu te sens perdu, tu attends l’instru mais ça ne vient pas tu te dis c’est comment…Tu peux m’expliquer ça justement ?
FD : Ecoute c’était encore un défi, une histoire pour se démarquer, être différent des autres. L’équipe m’a suggéré cette idée. Au début sans mentir je me suis dit que ça risquerait d’être compliqué mais finalement je me suis dit pourquoi pas. Qu’est-ce-qui m’empêche de le faire ? On l’a fait, pour moi c’était une belle expérience, c’est un truc à tester. Je suis un adorateur du rap vraiment je kiffe ça donc quand il y a des trucs à faire je les fais. C’était un délire après c’est sûr que ça n’a jamais été fait, je voulais être le mec qui l’a fait (rires) donc c’est cool de l’avoir fait ! C’est pas mal !

HHS : Petite question socio-rap. Il y a peu de temps un clip nommé 1er Pocheton où des enfants entre 8 et 13 ans sont mis en scène en gangsters pour faire du buzz ! On n’a pas entendu beaucoup de MCs en parler de ce fait qu’est-que-ça t’évoque ?
FD : Honnêtement je ne sais pas quoi en penser. Pour dire vrai c’est triste mais le vrai problème c’est le fait qu’il y ait des personnes dans cette industrie qui ne réalisent pas qu’en rappant il y a un fardeau… Quand tu rappes, quand tu es écouté je pense qu’il faut que tu fasses attention à ce que tu montres et à ce que tu dis, toutefois cela reste mon point de vue. Après je peux avoir tort ou raison, mais moi en tout cas quand j’écris ou essayes de faire des sons, je me place toujours dans cette optique là, je me dis mes frères m’écoutent donc je fais attention à ce que je dis, à ce que je fais, à comment je le dis. C’est une chose importante pour moi. Après cela est une conséquence du fait que certaines personnes dans l’industrie ne fassent pas l’effort d’avoir une réflexion sur le fait qu’il y a des petits frères qui m’écoutent et donc il faut que je fasse attention parce que ce que je fais, dis ou montre dans mes clips peut porter à confusion. C’est la conséquence directe de ce qu’il se passe avec internet qui fait parti de l’engrenage.

HHS : Par rapport à cela tu as parlé de petit frère, justement cela ne t’as pas rappelé Petit Frère  d’IAM qui date d’il y a 20ans ? En fait il y a 20ans c’était déjà les mêmes problèmes.
FD : Ça n’a pas changé c’est le même problème. Je pense que tant qu’il n’y aura pas de réflexion ou déclic à ce niveau là ça ne changera pas. Les petits voient ça, à un âge où ils se cherchent donc quand ils voient des clips comme ça ils pensent qu’ils se sont trouvés c’est comme ça…

IAM - Petit Frère

HHS : Donc en fin de compte tu penses que le rap a une certaine influence quand même ?
FD : Oui, oui il ne faut pas le nier, il faut arrêter de mentir. Le rap a une grosse influence c’est une des musiques les plus écoutées donc oui il y a une influence c’est sûr et certain surtout sur les plus jeunes. Cela ne reste que mon avis.

HHS : Revenons à des sujets un peu plus légers ! Un de tes titres sur l’EP se nomme Skynet une référence au film Terminator. C’est un te tes films préférés ?
FD : Ouais… Enfin c’est un des films…Ouais on peut dire que c’est un de mes films préférés en fait c’est l’histoire que j’aime bien, cette histoire d’intelligence artificielle qui prend le contrôle. Je trouve cela fantastique et c’est ce genre d’histoire qui me fait rigoler. C’était une petite référence car c’est le film préféré de mon petit frère qui me suit toujours quand j’écris ça joue aussi.

HHS : Tu pourrais nous citer 3 films qui t’ont vraiment marqué ?
FD : Trois c’est chaud ! (Rires) En 1ère position Les Evadés, je ne sais pas si les gens connaissent ce film mais je pense que oui. Les Evadés c’est le 1er film qui m’a marqué, qui m’a complètement chamboulé. Ensuite en 2ème Matrix, toute la trilogie pour moi c’est un truc incroyable. En dernier on va dire quoi… (Réflexion, j’entends Menace II Society wesh !). Non ! Paid in full ! Paid in full !! C’est dur, il y en avait plus que ça, je vais me faire tirer dessus à la fin mais bon c’est pas grave (rires). C’est pas grave ! (J’entends tu as oublié Kirikou ou encore Ghost Dog)

HHS : Du coup en ce moment il y a une série qui marche très bien aux Etats-Unis qui s’appelle Empire qui traite du milieu Hip-Hop. Tu en penses quoi de cette série ?  En plus c’est un des meilleurs démarrages de ces derniers temps… Qu’est ce que ça t’évoque ?
FD : Ben honnêtement je n’ai même pas regardé un épisode mais on m’en a parlé de partout un truc de fou. Mon petit frère suit cette série là vraiment, il me tanne tous les jours pour que je regarde. Du coup je pense que là étant donné que tout le monde m’en parle je vais faire l’effort de voir ce que ça donne mais apparemment ça fonctionne bien tant mieux si une série sur le Hip-Hop fonctionne bien, ça fait plaisir. Si c’est sur le milieu c’est pas mal après franchement je n’ai même pas regardé une bande annonce donc je ne peux pas en dire plus.
HHS : Faut que t’y mettre mon frère !!
FD : Ah ouais carrément (rires) !! D’accord, d’accord !! (Rires) Ça marche je vais jeter un œil.

HHS : En plus je vois que dans le studio où on est justement il y a pleins de posters de manga, pleins de références, on boit dans des tasses avec des effigies de personnages de mangas, de jeux vidéo. Alors qui serais-tu si tu devais être un personnage de mangas ?
FD : Oh non, faut pas poser cette question (rires). Fallait pas c’est la question que je redoutais (rires). Franchement Nicky Larson, moi je serai Nicky Larson (on entend on avait dit que se serait Neilu J !) Non franchement je serais Nicky Larson, sa manière de rigoler de tout, de se foutre de tout et d’être sérieux au moment où il faut être sérieux, moi c’est ça ! Carrément je serais Nicky Larson ça c’est sûr !


HHS : Du coup tu aimes les femmes comme Nicky Larson les aime ?
FD : Non, non… (Rires) Ce côté-là bon…Moi c’est plus le côté où il se tape des barres, il rigole de tout et il est sérieux au moment où il faut l’être, un moment il rigole et l’autre il faut faire le gars sérieux il devient sérieux. Il a deux personnalités et ça c’est génial !

 

HHS : Alors les femmes c’est comment ?
FD : (Rires) Non le rap c’est comment ? (Fou rire) Non pour l’instant c’est le rap après les femmes on verra. Comme je dis à ma maman les femmes il y a tout le temps (rires).

HHS : On va parler un peu de sport notamment de foot alors la victoire du PSG sur Chelsea vu ce qu’il s’est passé quand les supporters sont venus à Paris. C’est pas une fessée déculottée ça ?
FD : C’est vrai que c’était assez marrant après moi bon… Toute ma famille est partie le voir chez mon père, je suis resté chez moi seul mais je l’ai regardé et puis…C’était assez marrant même les réactions des gens, ils étaient complètement fou après voilà c’est normal. Après ce qui c’est passé juste avant c’était obligatoire que ça se passe comme ça. Je suis assez content, c’est pas mal c’est cool !

HHS : Revenons un peu à la musique, on va plutôt parler de tes gouts musicaux. Quel rappeur te fait kiffer en ce moment ?
FD : Question, question ça aussi c’est une question…
HHS : Moi j’aime bien les questions pièges…
FD : C’est bien, c’est bien… Franchement en ce moment… Lino ! Lino et je ne sais pas si vous connaissez Joe Lucazz. C’est leurs deux projets qui sont en rotations en plus ils sont sortis le même jour donc c’est parfait ! C’est les deux rappeurs que je suis de manière plus active, carrément de ouf.

Lino - Interview

Joe Lucazz - Je Disparais

HHS : Même pas un petit Kendrick Lamar dans le lot !?
FD : Ben après c’est dur faut différencier rap cainri et rap français parce qu’après c’est compliqué là (rires). Rap cainri Kendrick Lamar c’est certain, il y a aussi Joey Bada$$ que je kiffe de fou. (Je lève le pouce) Super, super je suis validé !! J’ai une bonne note j’espère !? (Rires)

Joey Bada$$ - 95 til Infinity

Kendrick Lamar - HiiiPower

HHS : Quel album t’as récemment fait rêver ? Celui qui tourne en boucle, celui qui t’as fait péter les plombs…
FD : En quoi en rap français…

HHS : Peu importe… Un rap français, un rap cainri.
FD : Sorti récemment ?

HHS : Sorti récemment ou pas. C’est toi qui choisis
FD : Oh la la… (J’entends c’est quoi ton album fétiche, l’album que t’as téléchargé puis des rires). Aie aie aie ! Question difficile ! En ce moment je suis en rotation sur un album mais c’est un album qui est sorti il y a quelques temps donc je ne sais pas si on peut le compter. En ce moment j’écoute beaucoup l’album de Nas, celui qui n’a pas de titre en fait, il aurait dû avoir un titre mais du coup il n’en a pas. C’est l’album qui tourne en boucle en ce moment, ça m’apaise, ça me calme en fait. 
 
Nas - Untitled (Nigger)

HHS : Etant donné que tu es un MC tu suis les 10 commandements du MC de Disiz ? T’essaye de suivre cette ligne directrice parce que pour dire vrai il n’a pas tord quand même.
FD : Il n’a pas tord. On fait ce qu’on peut (rires). On fait ce qu’on peut mais ouais j’essaye, après il faut savoir que voilà j’ai des petits frères qui sont sur mes cotes, qui sont là à me fliquer là-dessus qui étudient le truc. Donc il faut que je respecte sinon je n’aurai pas de bonne note. J’essaye de respecter au maximum, déjà quand je m’écoute vraiment je sens que j’ai respecté ce que je pense être les bonnes choses. Je fais ce que je peux en tout cas. Je me donne les moyens. J’essaye.

Disiz - Les 10 commandements du MC 

HHS : Un petit lyrics qui t’as marqué celui qui tourne en boucle dans ta tête.
FD : Une phase de Lino… Il dit…C’est une phrase c’est tout con mais je trouve que c’est une belle phrase il dit : «  Quand je suis au commissariat je n’utilise que trois sens » et je trouve ça magnifique. En fait c’est pour des conneries comme ça que j’aime le rap ! C’est pas une phrase qui va révolutionner le monde mais c’est une belle phrase, une belle tournure de phrase on va dire ça comme ça (rires).

HHS : Quels sont les 5 titres que tu nous conseillerais d’écouter rap ou pas ?
FD : (Il prend une profonde respiration) Complications, complications ! (J’entends Neilu J : Marginal Bêo17…Il rappelle que c’est son interview). Premièrement 2Pac Do For Love, en première position parce que je crois que je vais mourir, Notorious BIG Sky Is The Limit, Lino Interview. Allez, allez on va faire… X-Men J’attaque Du Mike et Lunatic le Crime Paie. Ecoutez ça et vous serez caler (rires) ! (J’entends je suis surprise que tu n’es pas mis du Nas !)

2Pac - Do For Love

Notorious B.I.G - Sky Is The Limit

X-Men - J'attaque Du Mike

Lunatic - Le crime paie


HHS : Une dernière chose, le mot de la fin.
FD : Le mot de la fin… Musique deChambre compte envahir le milieu totalement et imposer sa dictature.

HHS : On espère que vous serez des despotes éclairés les gars !
FD : On va dire ça comme ça !


Voilà c’est ici que notre voyage dans l’univers de Fa-Dany s’arrête, nous voici plus à même de comprendre son monde. Vous l’aurez compris Fa-Dany est un rappeur de défis il les aime et les relève sans sourciller, alors je vous mets au défi de lui donner de la force et de le soutenir. PEACE !! 



Vous pourrez retrouver Fa-Dany ici 
Retrouvez des Idées noir en survet ici